porte temple déesseAu fil des souvenirs, je retrouve le lien avec la Déesse… ou comment l’honorer de par les cultures et les actions dans notre vie.

Mon sommeil me porte vers des mémoires connues… Un petit temple, rond, rouge et rose. La porte d’accès, l’écrin tangible de cette grotte, lieu de pèlerinage du féminin sacré depuis plus de 2000 ans… Où la déesse Durga est honorée tous les jours, au lever et au coucher du soleil, par des chants provenant d’une tradition ancienne, préservée et transmise de génération en génération. Mes souvenirs me portent vers une famille que j’ai aimée, qui est totalement dévouée au temple et à la déesse. Les hindous considèrent que pour qu’une divinité reste dans un lieu sacré, il est utile de lui rendre hommage tous les jours. En cultivant l’énergie du lieu, les personnes qui s’y rendent le ressentent et peuvent rendre hommage à leur tour, ainsi que se recharger pour poursuivre leurs activités quotidiennes dans le monde des mortels.

La légende narre que la déesse se serait reposée dans cette grotte lors de la Grande Guerre contre les démons. Mais pour comprendre cette histoire, il faut remonter un peu plus en arrière. Il fut un temps où le principe féminin n’existait pas. Les Dieux combattaient une guerre qui n’en finissait plus contre les démons. Ils décident ainsi de s’unir, et de donner vie au féminin. En hommage, chaque Dieu offre à la déesse une arme. Ses innombrables bras lui permettent de tous les tenir, sans oublier les nombreux atouts révélant sa beauté, par le son d’un coquillage et de nombreux bijoux et ornements. La déesse Durga, forte de ses pouvoirs, part en bataille contre les démons, et arrive enfin à les vaincre. Kasaar Devi en porte la trace : on peut y sentir la force du féminin, la puissance tranquille et invincible. Le feu qui ne demande pas vengeance, mais l’acceptation totale. La connexion du plus profond de nos entrailles.

Mon corps me ramène au présent… je me réveille. Ces souvenirs lointains me laissent une sensation de nostalgie. Que de choses partagées dans ces lieux magiques. Que de gestes observés, appris, retrouvés. L’attention au rituel dans chaque moment de la journée. Le respect des éléments : fleurs, soleil, flamme, eau, qui sont respectés et utilisés au quotidien. L’accueil de la nature, rigoureuse et débordante, qui marque la planète et ses habitants, au rythme des saisons, ainsi que du mouvement des planètes… La simplicité d’une vie de prêtrise, cependant avec le poids énorme de toutes les règles imposées que cela implique en Inde…

Je me questionne, entrant encore plus profondément à l’intérieur de moi-même… Qu’est-ce que je porte au fond de moi ? Quel est le lien avec cette famille qui a tant marqué ma vie ? J’observe mes actions, mes activités, mon œuvre de tous les jours. Et mon cœur s’illumine de gratitude : j’honore la déesse également. Dans chaque femme et chaque homme que je croise et que j’accompagne, j’honore cette sacralité et essaie de poser les bases pour son expression. Notre corps humain est un temple. Toutes les barrières que nous réussirons à lever, physiquement, psychiquement et spirituellement, permettront de laisser s’écouler la fluidité et la magnificence de la vie en nous.

Toute femme peut apprendre à honorer la déesse en elle, laisser s’exprimer les ombres et les lumières, qui se fondent en dehors de tout jugement. Lorsque l’utérus reprend sa place dans le corps, sans restriction, tout le reste se met en place, lui donnant la solidité nécessaire dans sa vie. La force et la puissance dans son être et ses actions. Comme pour la déesse Durga, différents instruments nous ont été donnés. Mais l’heure n’est plus à la guerre désormais. Elle est au respect, et à la collaboration. Les démons n’ont plus besoin d’être combattus : ils deviennent des alliés dans la transformation.

Et je me lève. Consciente que d’un côté ou de l’autre de l’océan, dans des cultures et des sociétés tellement différentes, nous faisons tous de notre mieux, avec nos capacités humaines, pour honorer la Déesse. Exactement là où elle a besoin d’être reconnue.

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